CYCLISME, PARIS-ROUBAIX, Van der Poel irrésistible
Mathieu Van der Poel (Alpecin-Deceuninck) s'est imposé une troisième fois sur Paris-Roubaix en devançant le malheureux Tadej Pogacar (UAE Team Emirates). Le Néerlandais revient à hauteur du champion du monde slovène en termes de Monuments gagnés : les deux coureurs en comptabilisent huit.
Van der Poel vainqueur de Milan - San Remo, Pogacar vainqueur du Tour des Flandres, le duel s'annonçait épique pour la 122ème édition de Parix-Roubaix, troisième Monument de la saison. Et on ne fut pas déçu !
Si des interrogations subsistaient quant à la capacité de Pogacar à dompter les pavés de l'Enfer du Nord, elles furent rapidement balayées tellement le Slovène s'est montré habile à l'avant du peloton. Dès lors, on comprit qu'une bataille majestueuse allait s'offrir à nous, sans doute l'une des plus belles de ce XXIᵉ
siècle sur Paris - Roubaix.
Pogacar - Van der Poel, un véritable bras de fer...
Mads Pedersen, Wout van Aert, Filippo Ganna... tous pouvaient prétendre à la victoire finale de ce Paris - Roubaix 2025. Mais leurs espoirs furent vite anéantis, tant l'adversité proposée par Van der Poel et Pogacar leur était supérieure.
Les hostilités commencèrent lorsque Pogacar a placé une attaque dans le
secteur de Haveluy à Wallers à 103 kilomètres de l'arrivée, un endroit
stratégique situé juste avant la mythique Trouée d'Arenberg, secteur
pavé le plus difficile de la
course. Mads Pedersen en compagnie de Mathieu Van der Poel, sautaient dans
la roue du phénomène. Les principaux favoris se découvraient, le
premier écrémage venait de se faire : il ne restait qu'une quinzaine de
coureurs dans le peloton.
Situé à 95 kilomètres de Roubaix, la Trouée d'Arenberg n'a pas calmé les ardeurs, au contraire, les hostilités reprirent de plus belles. D'abord, Pogacar a accéléré, puis l'ogre néerlandais répondit à son tour par une attaque franche, condamnant ainsi l'échappée.
À la suite d'un court moment d'accalmie, Van der Poel reprit du service six kilomètres plus loin, dans le secteur de Pont Gibus. Un groupe de cinq coureurs s 'est alors formé, composé de Van der Poel, Philipsen, Bissegger, Pedersen et Pogacar. Grimaçant, ce dernier ne semblait pas à son aise sur sa machine, payant sans doute ses efforts du début de course.
Bluff ? Sans doute, puisque le champion du monde a lancé une offensive dans le secteur pavé n°15 à Tilloy. Seuls Van der Poel et son coéquipier Philipsen ont pu suivre le rythme du Slovène, tandis que Bisseger, à bout de forces, lâchait prise, et que Pedersen crevait au pire moment.
Après un énième coup de force de Pogacar, Philipsen a laché prise laissant ainsi les deux champions se diriger vers un ultime duel.
... qui a tourné à l'avantage de Van der Poel
Cette lutte entre les deux coureurs tout le monde en rêvait. Avec un Monument chacun à leur actif cette saison, c'était enfin l'heure de la belle. Seulement, ce duel qui animait les débats depuis quelques semaines déjà, a tourné court...
Il est 16h05 sur les routes de Paris - Roubaix quand la course prend un tournant inattendu. Alors que le champion du monde accélère dans un secteur pavé à 38 bornes du terme, avec un Mathieu Van der Poel bien calé dans la roue, il glisse dans un virage et laisse son adversaire s'envoler.
Si un temps, on a pu croire Pogacar capable de revenir sur Van der Poel, il en fut tout autrement, le récent vainqueur de Milan - San Remo était simplement trop fort.
Dans un sprint à trois, Pedersen complète le podium, lui aussi malchanceux mais valheureux.
Van der Poel entre dans l'histoire
En remportant « la reine des classiques » pour la troisième année consécutive, le Batave entre dans le cercle très fermé des coureurs ayant réalisé un tel exploit. Seuls Octave Lapize (1909, 1910, 1911) et Francesco Moser (1978, 1979, 1980) avaient réussi le triplé auparavant.