MMA, ILIA TOPURIA, chasseur en cage

27/10/2024

Le combattant hispano-géorgien s'est imposé samedi soir face à la légence Max Holloway à Abou Dhabi lors de l'UFC 308, conservant ainsi la ceinture des poids plumes. Portrait d'un champion !


Allongé sur le sol, le regard dans le vide, Max Holloway regarde la nouvelle star de l'UFC, Ilia Topuria, célébrer une deuxième victoire avec le public cette année. Une première ! Jamais en douze ans de carrière le Hawaïen n'avait été envoyé au tapis. A cet instant là, le monde des sports de combats a compris qu'une tempête venait de s'abattre sur la catégorie des -66 Kilos. Cette tempête porte un nom : "El Matador".

Les guerres et les manques

Personne ou presque ne croyait en Ilia Topuria. Pourtant, lui, a toujours mis les choses en œuvre pour sa réussite. Ce succès émane d'un long voyage qui a balloté le combattant entre les guerres et les manques…
Né à Halle en Allemagne, Topuria a déménagé pour la première fois à l'âge de 6 ans en Géorgie. Là bas,
son enfance est mise à rude épreuve : la guerre fait rage dans la région du Caucase. Soucieux du bien de sa famille, le jeune garçon de 7 ans décide alors de pratiquer la lutte pour se défendre.
Seulement, l'année suivante, ses parents fuient la Géorgie pour se réfugier en Espagne. Ilia doit, lui,
rester en Géorgie. La distance avec ses parents est difficile à vivre pour le natif de Halle. De la colère, de
la rage monte en lui tout au long de son adolescence.
Cette adrénaline, ce besoin de s'exprimer, Topuria ne pourra l'utiliser à bon escient qu'à partir de ses 15 ans, lorsqu'il rejoint sa famille en Espagne à Alicante. L'adaptation dans une nouvelle société est compliquée pour la superstar, les coutumes et la langue étant de grandes barrières. Ilia prend alors une décision : arrêter les cours et se concentrer sur un rêve un peu fou : devenir combattant. Au micro de Laura Fernandez, présentatrice de l'UFC pour Eurosport en Espagne, il en explique les raisons. Elles tiennent en une phrase que son entraîneur lui répétait souvent : "On ne peut pas courir deux lièvres à la fois". Et Topuria est devenu un chasseur qui ne lâche jamais sa proie…

Le respect des combattants, Ilia Topuria, ne l'a obtenu que cette année. Étape par étape, l'Espagnol a su effacer toutes formes de concurrence. Et cela a commencé dès sa majorité… À 18 ans, le phénomène en devenir entre pour la première fois dans une cage. Il multiplie pendant 5 ans les combats dans différentes ligues d'Europe, telles que le Cage Warriors et le Brave. Avant d'intégrer l'organisation reine du MMA, l'UFC. Le "torero" réalise 8 combats. Son bilan ? 8 victoires avant la décision : 7 par étranglement et 1 par KO, démontrant ainsi sa polyvalence. Un bilan qui s'explique aussi par sa rigueur et sa force de travail. Afin d'assouvir ses ambitions, le combattant est parti tôt s'entraîner dans la meilleure
salle d'Europe : le Allstars Gym en Suède. Le gratin mondial du MMA s'y entraîne, notamment le Tchétchène Khamzat Chimaev, toujours invaincu chez les poids moyens. Cette expérience au contact des
meilleurs a permis de l'endurcir et de signer à l'UFC en 2020.

La quête d'une vie

Mais pour El Matador, ce n'est qu'une étape vers le titre de champion du monde. Il a toujours assumé ses ambitions : "Mon objectif n'était pas de signer à l'UFC, je savais que j'allais y arriver. Mon objectif était de devenir le plus grand champion de l'histoire de l'UFC".
Et il va y parvenir, et ce en marquant d'emblée les esprits. Après 6 victoires en 6 combats, la nouvelle star obtient en février dernier, une chance pour le titre contre Volkanovski, un homme qui possède la ceinture des poids-plumes, depuis cinq ans. Grand favori, ce dernier aura résisté 1 round au matador, avant de finir KO contre la grille de la cage. La semaine dernière, pour sa première défense de titre, il achève cette fois Max Holloway, au milieu du troisième round, un exploit qui n'avait jamais été réalisé dans l'histoire de l'UFC…
Personnage extravagant, Ilia Topuria a longtemps été considéré comme une simple copie de Conor McGregor. Mêmes tatouages, mêmes trash-talks, l'homme ressemble à la star irlandaise. Un moment marquant témoignant de cette ressemblance : la conférence de presse de l'UFC 298. Ce soir-là, Ilia Topuria et Alexander Volkanovski se provoquent par les mots, c'est alors que le futur champion espagnol décide de voler la ceinture de Volkanovski et de la brandir devant le public.
Une scène ressemblant particulièrement à celle de Conor McGregor avec Khabib Nurmagomedov, quelques années plus tôt. 

Pour pouvoir continuer de combattre à l'UFC, les athlètes doivent s'assurer d'une chose : assurer le spectacle. El Matador l'a bien compris. On lui compte déjà 5 KOs à l'UFC contre des gros noms. Et désormais, il n'a plus besoin de voler la ceinture de champion du monde à un autre pour la brandir...

Par Romain Trédan

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